lundi 12 novembre 2018

Cri du Margouillat 32 en approche



Le Cri du Margouillat, 32ème du nom, est arrivé dans une ville de l'hémisphère nord, et ne devrait pas tarder à rejoindre son habitat naturel. Notre mannequin Hobopok from Paname a fait un shooting.



Chroniques du Léopard maghrébin


Quelques derniers articles :
- Bo-Doï avec un chouette article signé de Maël Rannou
- Un hommage à Albert Ramassamy sur clicanoo (signé David Chassagne)
- Un article sur Biotope sur Planète BD
- Et un article qui nous vient de Suisse et qui m'amuse sur Daily Passions (avec quelques confusions sur les identités compliquées)

samedi 10 novembre 2018

Onze novembre deux mille dix-huit


Alors voilà : Francisque, né en 1881, était charpentier à Villeurbanne. Il est recruté en 1914 au bureau central de Lyon, son frère aussi. Lui meurt dans la Somme le 26 septembre 1915, son frère en 1914. 
Morts pour la France, c'est écrit sur les papiers. 
Sa femme meurt à son tour quelques temps après. Ils avaient deux filles, l'une est placée en Espagne, l'autre, Charlotte, est pupille de la Nation (elle avait 6 ans à la mort de ses parents). Elle se marie en 1935 avec Albert, mécanicien ajusteur, qui a également fait la guerre (comme tout le monde) : gazé, blessé, décoré de la croix de guerre et condamné par la justice pour une raison que j'ignore. Il a un nom bizarre. 
C'était mes grands-parents, je ne les ai pas beaucoup connus.

mardi 16 octobre 2018

Généalogiste


"Apollodorus of Damascus" n'est pas mon ancêtre
L'autre jour, sur Facebook, quelqu'un racontait comment en faisant son arbre généalogique, il allait de surprise en surprise, passant de tel prince connu à tel grand général, traversant les grands pays d'Europe, Angleterre, Provinces Unies etc. Faire son arbre généalogique, disait-il, c'était entrer de plain pied dans l'histoire de France et même de l'Europe, et tout le monde, finalement, avait des ancêtres venus de partout, aux destins incroyables, tout le monde descendait des rois et des princes.
C'est faux, je préfère vous le dire.

Ce forban n'est pas mon ancêtre
 Je me suis souvenu qu'il y a une quinzaine d'années je m'étais passionné pour la généalogie de ma femme : la famille Hoarau (nom commun s'il en est à la Réunion) avait une histoire absolument romanesque, pleine d'aventuriers, marins, pirates, nobles en exil, filles de mauvaise vie, criminels et explorateurs, esclaves affranchis,  princesses malaises, indo-portuguaises, gueux audacieux fuyant des milieux étouffants, héros malgaches, hollandais, britanniques, mozambicains, bretons, normands, parisiens, bref le souffle du monde et de l'histoire du monde dans ce qu'il y a de plus excitant !
Avec un nom comme le mien, me disais-je, on allait voir ce qu'on allait voir quand je me mettrais à faire mon propre arbre généalogique.

L'amiral de Coligny n'est pas mon ancêtre
 Je m'y suis donc mis, et j'ai commencé par la branche maternelle parce que c'était la plus facile à documenter, pour une raison bien simple : mes grands-parents maternels, quoique absolument athées (et même athées militants) étaient tous les deux d'origine protestante, et les protestants, comme toutes les minorités, ont des archives très précises. Ainsi donc, les Coligny et autres Montmorency héros calvinistes de l'histoire de France m'attendaient très vraisemblablement !

Ce chef camisard n'est toujours pas mon ancêtre
 Hé bien, l'honnêteté doit me faire avouer que ce n'est pas exactement ces grandes familles protestantes qui constituent mes ancêtres, puisque, au terme de recherches assez faciles sur internet, j'ai accumulé plusieurs dizaines d'ancêtres huguenots, apparemment paysans pour la plupart, qui venaient tous de la même région, Saint-Jean du Gard, soit les Cévennes, le petit Refuge français. Parmi eux, nul nom connu, et d'ailleurs, plusieurs fois les mêmes noms de famille apparaissent, preuve d'une grande endogamie (ce qui n'est pas très surprenant pour une minorité religieuse persécutée) et surtout une aire géographique extrêmement limitée. Mes recherches, certes incomplètes, ne me mènent pas très loin, du reste, puisque je ne remonte que jusqu'au XVIIème siècle. Petite déception, donc, bien que l'idée d'ancêtres camisards soit un peu consolatrice.

Ce paysan pourrait être mon ancêtre
 Je me suis ensuite attaqué à la glorieuse branche Appollodorus. En fait, je sais depuis des années que je ne peux pas remonter cette branche par les hommes, car elle aboutit à une impasse inexplicable au niveau de mon arrière-arrière-grand-père (né en 1817, et premier Appollodorus du monde). Aussi ai-je recherché l'ascendance par les femmes, et là, coup de bol, je suis tombé sur des arbres déjà faits par des amateurs éclairés.
Coup de bol et coup de blues, pour être exact, j'ai rempli consciencieusement mon arbre, des dizaines et des dizaines de noms, en remontant jusqu'au XVIème siècle : des dizaines et des dizaines de paysans, et surtout des dizaines et des dizaines de mecs qui viennent tous, je dis bien absolument tous, du même coin, c'est à dire de villages dans un rayon de moins de 10 kms autour de Puyméras dans le Vaucluse. Quel ennui ! Pas un seul de mes ancêtres avec un destin un peu étonnant, avec un métier original, avec la curiosité d'aller dans une grande ville. Tous, sans exception, pendant 400 ans ont habités dans la même région : le métier le plus drôle que j'ai retrouvé est "tailleur d'habits", et le village le plus loin que j'ai identifié se trouve à 50 kms au nord de Puyméras. Dans cette litanie mortifère de paysans du Vaucluse ou de la Drôme, mes seules consolations auront été de découvrir une "Esprite Bordel" (un peu de fantaisie dans une suite de noms sans intérêt) et, ô miracle, un Italien (un seul !) venu s'installer dans le coin. Que faisaient mes ancêtre en 1665 quand ceux de ma femme traversaient les océans, affrontaient les pirates et les naturels de Madagascar, s'installaient dans une île déserte ? Ils faisaient 3 kms pour se marier à une autre paysanne du coin. Que faisaient mes ancêtres pendant que Voltaire écrivait "Candide" en 1759 ? Ils faisaient 2 kms pour s'installer dans le village voisin. Que faisaient-ils quand la Révolution balayait la France puis l'Europe ? Rien, ils ne faisaient rien, ils restaient dans leur trou perdu, à portée de voix de leurs parents et des parents de leur épouse. Pendant 4 siècles, ils n'ont rien fait, gueux parmi les gueux, misérables paysans du sud, sans promotion sociale, sans aventures, sans même la curiosité d'aller dans une ville, de s'engager dans la marine, de fuir leur bled écrasé de soleil. Un jour au XIXème siècle, il y en a eu un qui s'est appelé Appollodorus - pourquoi ? d'où vient ce nom ? on n'en sait rien - et c'est le seul événement original dans cette lignée uniforme. Depuis 1585, il n'y avait rien eu d'autre de marquant : pas de personnalité au destin incroyable, pas de soldat, pas de bâtard de noble, pas de criminel notoire, des paysans et des paysans incroyablement attachés à leur terre, au point qu'aucun d'eux n'ait jamais quitté un territoire de 30 km2. Et en 1963, après 4 siècles passés entre le nord du Vaucluse et le sud de la Drôme, il y en a un qui s'est tiré, qui a quitté par un effort de volonté pour le coup complètement inédit et son milieu social misérable et son coin perdu de France, pour ne jamais y revenir et pour dévorer le vaste monde (Afrique du Nord, Afrique de l'Ouest, Océan Indien, Pacifique), comme s'il fallait compenser 400 ans d'immobilisme. C'est mon père.
Voilà donc à quoi ressemblaient l'intégralité de mes ancêtres
 Je croyais donc que, nécessairement, sur les centaines d'ancêtres dont je retrouvais la trace, j'allais tomber sur des personnalités hors du commun, des types au destin un peu romanesque. Rien du tout : une morne humanité misérable, aucune mixité sociale, aucune mixité géographique. Pas d'étrangers (à part cet unique Italien), pas même de type venu d'une autre région de France. Je ne sais pas si une telle uniformité est fréquente, mais je ne peux m'empêcher de trouver ironique de porter un nom aussi rare et d'être issu d'une lignée aussi commune.

lundi 15 octobre 2018

Le garde-forestier

J'ai un nom de famille super rare (je pense que nous sommes 10 max à le porter). Alors quand par hasard, je tombe sur un document qui mentionne un Appollodorus (mon arrière-grand-père en l’occurrence), ça me réjouit.


dimanche 14 octobre 2018

Cartographie du sentiment indigène

C'est le (joli) titre d'un article de François-Jean Goudeau consacré à "Florida" de Jean Dytar (surtout) et aux "Chroniques du Léopard" (un peu) dans la revue 303.


samedi 13 octobre 2018

Vu en librairie

à la librairie Flagey, Bruxelles, Belgique

via Fabienne P.

Fin de sortie

Aurélie ne sait pas

Nous sommes le 13 octobre, ça fait plus d'un mois que le bouquin est en librairie, je pense que la sortie des Chroniques du Léopard est terminée, plus de facing dans les librairies, plus d'articles dans les journaux, et sans doute plus beaucoup d'avis sur internet.
Une ultime sélection des derniers jours :

D'abord, sur un forum (que je ne connaissais pas), un dénommé Gagadinorux (je suppute le pseudo) écrit un truc très bien :

"A la mort de son père, militaire créole, en Tunisie, Lucien intègre le lycée Leconte-de-Lisle de Saint-Denis à la Réunion. Après une arrivée difficile, il se fera une place, devenant le meilleur ami de Charles qui sera le narrateur de cette histoire.

La Réunion n'est pas encore un département français (elle le deviendra en 1946), le gouverneur Aubert est un pétiniste convaincu tout comme le surgé adjoint et bien d'autres encore. La vie sur l'île est alors partagée entre partisans du régime de Vichy et résistance où se côtoient professeurs, communistes et gaullistes (le Prince Vinh San, Léon de Lépervanche…) attendant l'arrivée des anglais, ou encore mieux des forces françaises libres. La jeunesse suit aussi cette voie entre scouts zélés et rebelles dessinant clandestinement des croix de Lorraine la nuit tombée.

Se mêlent à la fiction des personnages historiques (les frères Vergès, Raymond Barre, Abd el-krim…) et une documentation fournie sur la vie de l'île, ses villes, sa campagne, sa population, n'épargnant personne et détaillant des aspects peu souvent mis en avant sur l'histoire de la Réunion pendant la seconde guerre mondiale.

Un regard à la fois tendre porté sur cette île, mais aussi sans complaisance sur la colonisation, les inégalités, le racisme et la discrimination.
Nos héros sont férus de poésie (Rimbaud, Cendrars…), de liberté et d'amour, et on les voit tout à la fois héroïques et lâches, révoltés et insouciants.
Ils partagent leur temps entre "Le nouveau parnasse bourbonnais" (pour un temps), les réunions clandestines de la résistance, le "Grr" (Groupe de Résistance Réunionnais), le dessin et la BD, la littérature (Jules Hermann, Alain-Fournier, Henry de Monfreid…), les révisions du bac et les sorties entre copains (et copines).
Rimbaud, Tintin et Tarzan (et Popeye), voilà l'essence même de la vie pour Lucien!

Le titre évoque le dénouement de l'histoire avec la libération de l'île par le contre-torpilleur Léopard des forces françaises libres. Le livre se termine par un petit historique sur le devenir des protagonistes (réels et imaginaires), et un glossaire des termes créoles utilisés.

Au fil des aventures de nos héros, les auteurs retracent l'histoire des années 40, naviguant entre critique sociale (famine, aristocratie, religion et exclusion), rencontres de personnages attachants (dans toutes les classes de la société Réunionnaise), et aventures romanesques d'adolescents, rêveurs mais engagés pour un monde libre.

A noter que les auteurs, Appollo et Téhem ont tous les deux été élèves de ce lycée, donnant certainement à cette histoire une résonance très personnelle, singulière et affective."

Anne et Vincent ne savent pas.
Et puis une émission de radio en Belgique sur RCF  (via Facebook), un article très chouette du Courrier Picard, un autre très élogieux de France Info (qui en fait la bd de la semaine), un article du blog d'Antigone, un autre encore, un article dans Le Matin, journal suisse, sur Planète BD aussi, une chronique sur RTL (à 16:41), enfin sur BDgest.

vendredi 28 septembre 2018

Lecteur-romancier-aventurier



 Cette fois, c'est l'incroyable Guillaume Jan (dont je recommande tous les livres) qui m'envoie ce très gentil mot :

Oté ! Je viens de terminer ce matin les Chroniques du Léopard (lues en moins de 24h, et pourtant j'ai un papier à rendre "le 15 septembre"). Bravo ! C'est très réussi. Excellente narration (j'aime beaucoup les pauses, le côté pas forcément linéaire, les références à Tintin, le chapitrage), dessin très attachant - sans chichi, précis mais pas précieux. Tes deux héros aussi sont attachants (tiens, c'est bizarre, ils me font penser à ceux d'Une vie sans Barjot), à fond dans l'esprit Grand Meaulne (c'était même pas la peine d'appuyer la référence avec le livre). Vous arrivez à dire plein de choses à travers eux sans que ça fasse roman (ou BD) à thèse. En refermant le livre, on a envie d'en savoir plus sur l'histoire de la Réunion. Et puis toujours cet humour, en texte ou en dessin, parfois très discret, parfois à gros trait - qu'est ce que c'est bon de voir Barre en Alceste du Petit Nicolas. J'ai particulièrement aimé les passages des lettres de Lucien à Charles. Vous aurez de la matière pour faire une suite ? Vous y pensez ? En tout cas, ça fonctionne à merveille, le couple Rimbaud + Hergé n'aurait pas fait mieux. Et bien vus, les clins d'oeil au Congo ; )

dimanche 16 septembre 2018

Spécial itw


D'abord, il y avait eu ces deux interviews ici et , puis Marie a fait une chouette chronique (son blog littéraire que je vous recommande chaudement).

Erreur historique

Bon sang, il y a une terrible erreur historique dans ma bd ! Ce sont Hobopok puis Gilles Gauvin qui me l'ont signalée.
A la page 84, voilà ce que dit Lucien à propos du gros Raymond :






Ce qui est rigolo (un peu) mais historiquement impossible : pas de premier ministre en France avant la Vème République. Je présente donc mes excuses aux lecteurs attentifs et au Conseil Constitutionnel.

jeudi 13 septembre 2018

T'as aimé ?


Est-ce que l'avis d'un copain vaut autant, plus, ou moins, que l'avis d'un lecteur qu'on ne connait pas ? Ca dépend des copains, mais les miens ont tendance à me faire vite comprendre quand ils n'aiment pas, et souvent je me surprends à me poser d'abord la question de savoir si untel ou untel aimera ce que je suis en train de faire (quoique je sois sûr qu'untel, par contre, détestera, puisqu'il est entendu que ce untel-là déteste à peu près tout le temps mes bd) plutôt que m'intéresser à un lecteur théorique.
Un bon moyen de savoir si les gens (mes copains, je veux dire) ont aimé, c'est d'attendre de voir s'ils m'en parlent de vive voix ou s'ils se cassent la tête à m'envoyer un mot, un mail, une note de blog, une lettre parfumée. Généralement, même avec des réserves, ceux qui prennent le temps d'écrire quelque chose ont aimé pour de vrai (ou, en tout cas, s'ils n'ont pas *complètement* aimé, ça les a fait gamberger).
Bref, Li-An, au téléphone, m'avait semblé un peu mitigé, et voilà pas qu'il a fait un post de blog élogieux (certes, en "semi-copinage"). J'en déduis qu'il n'a pas trouvé ça nul.
(la photo d'illustre est de Fabienne P. et elle ne sait pas que je l'ai utilisée)

lundi 10 septembre 2018

Deux stars et deux inconnus


Je continue ma recension (pas exhaustive, quand les critiques sont un peu nazes, je ne les mets pas) des avis sur ces Chroniques du Léopard.

Un mail très amical d'Emmanuel Genvrin (dramaturge vollardien et romancier gallimardien) :

"Je viens de terminer Chroniques du Léopard qui va devenir un classique de Bd tellement c’est bien. Avec Soda et les frères Vergès ça peut « sauter la mer » sans problème et avec succès. Le tandem avec Thierry fonctionne à merveille. C’est bien de ne pas avoir été complaisant avec les clichés et avoir mis le doigt de façon romancée sur les tares locales, racisme, colonialisme, illettrisme et compagnie. C’est une BD « de gauche », dites-moi ! La description des Vergès me parait pertinente, de la bourgeoisie pétainiste (et les fichus scouts) également. L’épisode Ramassamy est bien vu et à pleurer. Les curés et les usines sucrières sont absentes du récit cependant : ça aurait pu intervenir à St Gilles où l’église (comme tous les endroits disponibles )servait à entreposer le sucre invendu à cause de la guerre. A moins que l’église ait été construite avec de la chaux et du sucre à l’époque, je ne sais plus. Faudrait gratter les murs et sucer… Hugo était un gros sucrier, ainsi que René Payet : c’est en pointant les canons du Léopard sur l’usine de Quartier Français que les Français libres ont obtenu la reddition instantanée d’Auber.
J’ai aimé le clin d’œil à Serge, le tien sur le Brûlé et la case Appollodorus, et bien d’autres.
Je suis pour la réouverture de la terrasse de la belle étoile.
Encore Bravo."

Un autre mail (plus succinct) de cette vieille branche d'Hervé Tanquerelle (dessinateur et camarade carthaginois) :

" Je viens de lire votre livre à toi et Téhem. Ça m'a beaucoup plu, vraiment.
Je t'ai bien retrouvé derrière cette histoire. Tes vieilles marottes que je partage en partie (Tintin, bien sûr). Et puis le dessin de Thierry, très simple et efficace est parfait pour ton histoire. C'était une bonne idée de vous réunir pour ce livre. J'espère qu'il aura une belle vie."

Un avis sur Amazon d'un inconnu :

" Une œuvre touchante et entraînante dans la Réunion des années 40. Mais aussi un énorme travail de documentation, des noms des professeurs du Lycée à l’agencement des rues de st Denis à l’époque. Tout est fait pour placer nos deux héros fictifs: Lucien et Charles, dans la vrai Réunion de 1941. Charles, le narrateur, c’est l’oeil du lecteur et Lucien est le protagoniste qui nous guide entre les vieilles cases créoles, les villages perdus de la plaine des cafres, mais aussi le paysage politique de l’île et ses illustres personalités en devenir. Découvrez la partie de l’histoire coloniale qu’on ne raconte souvent pas. Par exemple celle de ces prisonniers politiques de l’empire en exil doré, le prince Vihn San d’Annam, l’opposant Marocain Abd El Krim. Ou bien encore la lutte des communistes Réunionnais pour la départementalisation de l’île. Ces histoires ne sont que le fond de toile de cette quête initiatique lycéenne, mais donnent le relief comme peu d’oeuvre l’ont fait à la Réunion coloniale du 20ème siècle. Le tout dans le style drôle et adolescent de la plume de Tehem donnant à cette fresque aux accents somme toute assez sérieux un vernis touchant et amusant."

Et puis un autre avis d'un autre inconnu sur le site La Bande du 9.  

(la photo d'illustre est de Marie-Aude D. et les mains d'Arnaud M. et je ne leur ai pas demandé la permission de les utiliser)

vendredi 7 septembre 2018

Deuxièmes critiques


Pour cette deuxième salve, une critique très enthousiaste (et très sympathique, du coup) de Jules Bénard parue dans Zinfos974, et une autre, plus succincte (et avec des références cinématographiques horribles) parue dans Krinein.

mercredi 5 septembre 2018

Mon lecteur


Depuis plusieurs années, Thierry Caro m'envoie régulièrement des mails de critique de mes albums qui sortent. C'est mon lecteur à moi : je ne le connais pas vraiment (je ne l'ai rencontré, fortuitement, qu'une seule fois), mais j'adore ses lectures toujours très intelligentes, personnelles et créatives de mes bouquins (même si je ne suis pas toujours d'accord avec lui). C'est réfléchi, souvent très pertinent, drôle et ça nourrit toujours ma réflexion, et souvent mon écriture.
Pour les Chroniques du Léopard, sujet réunionnais donc proche de lui, je me demandais s'il allait m'envoyer quelque chose. Eh bien oui ! Merci encore Thierry Caro :

"Bonjour. J'ai lu les Chroniques du Léopard lors de leur sortie il y a quelques jours. Comme je crois que vous aviez aimé mon avis sur l'une de vos précédentes publications, je me permets de renouveler l'exercice à cette occasion, mais si vous le voulez bien de façon beaucoup plus succincte.

- D'abord - mais peut-être ai-je tort - je pense être le premier de vos critiques à relever que la structure de l'ouvrage reproduit celle des Marrons, de Houat. Le conciliabule nocturne qui ouvre le récit, parce qu'il est tenu par un groupe de jeunes hommes au pied d'un arbre et parce que les participants retournent volontairement dans l'institution qui les opprime à son terme, pose d'emblée que l'on peut lire la bande dessinée comme une variation de la nouvelle. Plus loin, évidemment, vos personnages se font littéralement marrons, comme chez l'ami Louis Timagène, et on retrouve encore, à peu près au même moment dans l'intrigue, la séquence de rêve qui chez votre prédécesseur est le fait du Câpre.

- Les Marrons est un texte écrit par son auteur alors qu'il est en exil, aussi ne me suis-je pas étonné de retrouver dans votre histoire des éléments qui témoignent de votre propre déracinement. Le passé du héros convoque votre Tunisie natale et donne lieu à des rêveries qui sont caractéristiques des protagonistes de presque toutes vos intrigues.

- Ici je trouve qu'une seconde influence littéraire majeure est celle de Madame Bovary, et pas seulement parce que les personnages sont tous atteints de cette forme de bovarysme qui est propre à votre conception du monde. Votre narrateur, pour incipit, aurait pu reprendre celui, fameux, de Flaubert : "Nous étions à l'étude, quand le Proviseur entra, suivi d'un nouveau habillé en bourgeois et d'un garçon de classe qui portait un grand pupitre." L'action se noue autour de l'arrivée tardive d'un camarade de classe et débouche, évidemment, sur le même "charivari" que celui que suscite Charles Bovary, terme que vous reprenez directement d'ailleurs.

- L'ensemble du livre prolonge le joyeux bordel du monde scolaire, même pendant que les héros sont en vacances. Les scènes qui se présentent alors au lecteur témoignent à cet instant de ce que je crois être une maîtrise supérieure du scénario de votre part car, ce qui est extrêmement difficile et vous avez déjà fait un peu trébuché, l'ennui que votre personnage connaît ne rejaillit pas sur la lecture. A titre personnel, sans que je m'explique bien pourquoi, le livre culmine d'ailleurs pendant les scènes au Brûlé.

- Je ne dis pas ceci parce que sont offerts au yeux du lecteur mâle de jolies pointes à explorer. Je trouve que vos personnages féminins, en effet, demeurent par ailleurs faibles et comme dispensables. Les jeunes filles que rencontrent vos héros sont un mauvais prétexte pour normaliser une histoire qui n'aurait pas dû l'être, s'agissant in fine d'un récit sur l'Occupation.

- Je trouve la fin d'ailleurs mal maîtrisée. L'idée d'expédier l'affaire du Léopard qui donne son titre à l'ouvrage par une double page cartographique surprend mais déçoit aussi l'espérance du lecteur, qui attendait l'action parce que le héros avait su la lui promettre.

- Je dirais donc que le dénouement affaiblit quelque peu un ouvrage qui est par ailleurs excellent par son décor, son dessin, son cadre spatio-temporel et ses personnages masculins. De ce point de vue, évidemment, il y a comme une divergence avec Houat, qui quant à lui hisse absolument sa nouvelle vers des sommets vertigineux avec sa fin prophétique, annonciatrice du métissage réunionnais.

- Merci pour tout. Vous êtes, quoi qu'il arrive, assez exceptionnel. L'Occupation, à La Réunion, vue par l'inoccupation. Il fallait y penser. Marronner."

Premières critiques



Les premiers à dégainer, ce sont les camarades de Bongou.
Puis, BDzoom.
Puis, le JiR, qu'on retrouve sur Clicanoo (deux pages !) : et .
Puis un site suisse que je ne connaissais pas :
Et enfin, le site Ligne Claire.

samedi 25 août 2018

Léo (s)

Triple mise en abyme :
- Léo lit le Léopard
- un petit garçon lit un livre sur la couverture duquel un garçon lit un livre
- un petit garçon sur fond de végétation tropicale lit un livre sur la couverture duquel un garçon lit un livre sur fond de végétation tropicale.
Et évidemment il en est le dédicataire.


dimanche 19 août 2018

Chroniques du Léopard : recherches de couverture

Au tout début, c'est à dire au moment de la conception du dossier de l'album pour Dargaud, alors que nous n'avions réalisé que quelques pages, Tehem avait proposé cette couverture de travail :

C'était supposément une vue depuis le cap Bernard, les héros apercevaient le Léopard au large de St-Denis. L'idée nous branchait bien, mais posait un problème : les personnages semblent très jeunes et ne correspondaient pas aux adolescents dont nous voulions raconter l'histoire.
Plusieurs mois après, alors que nous étions sur la fin de l'album, Pauline, notre éditrice, a réclamé une couverture pour lancer la machine éditoriale.
Tehem a fait plusieurs essais :



Les deux héros, donc, dans un cadre naturel (bassin, montagne, Salazie...). Toutefois, ça n'était pas tout à fait satisfaisant, parce que ça ne rendait pas vraiment compte du récit. Finalement, j'ai suggéré à Tehem de nous inspirer d'une composition d'affiche de cinoche des années 40/50. Et là, ça a commencé à marcher :


Du coup, il n'y avait plus qu'à choisir la bonne couleur. Alors, vert ou jaune ?



Ca sera rouge.

Chroniques du Léopard

Le 31 août 2018 sortira "Chroniques du Léopard", dessiné par Tehem et scénarisé par mézigues. Il s'agit d'un roman graphique de 196 pages, publié par Dargaud, qui raconte une année et quelques au lycée Leconte de Lisle de Saint-Denis de la Réunion
Le "prière d'insérer" de Dargaud est celui-ci :

"Que fait-on en 1942 au Lycée Leconte de Lisle de Saint-Denis de la Réunion ? Charles et Lucien, eux, pestent contre le système colonial et son immobilisme, voudraient prendre les armes, renverser Hitler et toute la clique des collabos de l’île. Mais, à 17 ans, ils rêvent aussi d’échappées belles au bout du monde, de bains de mer avec les filles, de chemins perdus au coeur des montagnes de la Réunion. Ils rêvent, ils bavardent, ils s’ennuient, jusqu’au moment où la marche du monde s’accélère.

Eux-mêmes anciens élèves de cet établissement réunionnais, Appollo et Tehem réalisent une fresque lycéenne romantique, fantaisiste et enfiévrée entre Le Grand Meaulnes et Les Quatre Cent Coups."