vendredi 28 septembre 2018

Lecteur-romancier-aventurier



 Cette fois, c'est l'incroyable Guillaume Jan (dont je recommande tous les livres) qui m'envoie ce très gentil mot :

Oté ! Je viens de terminer ce matin les Chroniques du Léopard (lues en moins de 24h, et pourtant j'ai un papier à rendre "le 15 septembre"). Bravo ! C'est très réussi. Excellente narration (j'aime beaucoup les pauses, le côté pas forcément linéaire, les références à Tintin, le chapitrage), dessin très attachant - sans chichi, précis mais pas précieux. Tes deux héros aussi sont attachants (tiens, c'est bizarre, ils me font penser à ceux d'Une vie sans Barjot), à fond dans l'esprit Grand Meaulne (c'était même pas la peine d'appuyer la référence avec le livre). Vous arrivez à dire plein de choses à travers eux sans que ça fasse roman (ou BD) à thèse. En refermant le livre, on a envie d'en savoir plus sur l'histoire de la Réunion. Et puis toujours cet humour, en texte ou en dessin, parfois très discret, parfois à gros trait - qu'est ce que c'est bon de voir Barre en Alceste du Petit Nicolas. J'ai particulièrement aimé les passages des lettres de Lucien à Charles. Vous aurez de la matière pour faire une suite ? Vous y pensez ? En tout cas, ça fonctionne à merveille, le couple Rimbaud + Hergé n'aurait pas fait mieux. Et bien vus, les clins d'oeil au Congo ; )

dimanche 16 septembre 2018

Spécial itw


D'abord, il y avait eu ces deux interviews ici et , puis Marie a fait une chouette chronique (son blog littéraire que je vous recommande chaudement).

Erreur historique

Bon sang, il y a une terrible erreur historique dans ma bd ! Ce sont Hobopok puis Gilles Gauvin qui me l'ont signalée.
A la page 84, voilà ce que dit Lucien à propos du gros Raymond :






Ce qui est rigolo (un peu) mais historiquement impossible : pas de premier ministre en France avant la Vème République. Je présente donc mes excuses aux lecteurs attentifs et au Conseil Constitutionnel.

jeudi 13 septembre 2018

T'as aimé ?


Est-ce que l'avis d'un copain vaut autant, plus, ou moins, que l'avis d'un lecteur qu'on ne connait pas ? Ca dépend des copains, mais les miens ont tendance à me faire vite comprendre quand ils n'aiment pas, et souvent je me surprends à me poser d'abord la question de savoir si untel ou untel aimera ce que je suis en train de faire (quoique je sois sûr qu'untel, par contre, détestera, puisqu'il est entendu que ce untel-là déteste à peu près tout le temps mes bd) plutôt que m'intéresser à un lecteur théorique.
Un bon moyen de savoir si les gens (mes copains, je veux dire) ont aimé, c'est d'attendre de voir s'ils m'en parlent de vive voix ou s'ils se cassent la tête à m'envoyer un mot, un mail, une note de blog, une lettre parfumée. Généralement, même avec des réserves, ceux qui prennent le temps d'écrire quelque chose ont aimé pour de vrai (ou, en tout cas, s'ils n'ont pas *complètement* aimé, ça les a fait gamberger).
Bref, Li-An, au téléphone, m'avait semblé un peu mitigé, et voilà pas qu'il a fait un post de blog élogieux (certes, en "semi-copinage"). J'en déduis qu'il n'a pas trouvé ça nul.
(la photo d'illustre est de Fabienne P. et elle ne sait pas que je l'ai utilisée)

lundi 10 septembre 2018

Deux stars et deux inconnus


Je continue ma recension (pas exhaustive, quand les critiques sont un peu nazes, je ne les mets pas) des avis sur ces Chroniques du Léopard.

Un mail très amical d'Emmanuel Genvrin (dramaturge vollardien et romancier gallimardien) :

"Je viens de terminer Chroniques du Léopard qui va devenir un classique de Bd tellement c’est bien. Avec Soda et les frères Vergès ça peut « sauter la mer » sans problème et avec succès. Le tandem avec Thierry fonctionne à merveille. C’est bien de ne pas avoir été complaisant avec les clichés et avoir mis le doigt de façon romancée sur les tares locales, racisme, colonialisme, illettrisme et compagnie. C’est une BD « de gauche », dites-moi ! La description des Vergès me parait pertinente, de la bourgeoisie pétainiste (et les fichus scouts) également. L’épisode Ramassamy est bien vu et à pleurer. Les curés et les usines sucrières sont absentes du récit cependant : ça aurait pu intervenir à St Gilles où l’église (comme tous les endroits disponibles )servait à entreposer le sucre invendu à cause de la guerre. A moins que l’église ait été construite avec de la chaux et du sucre à l’époque, je ne sais plus. Faudrait gratter les murs et sucer… Hugo était un gros sucrier, ainsi que René Payet : c’est en pointant les canons du Léopard sur l’usine de Quartier Français que les Français libres ont obtenu la reddition instantanée d’Auber.
J’ai aimé le clin d’œil à Serge, le tien sur le Brûlé et la case Appollodorus, et bien d’autres.
Je suis pour la réouverture de la terrasse de la belle étoile.
Encore Bravo."

Un autre mail (plus succinct) de cette vieille branche d'Hervé Tanquerelle (dessinateur et camarade carthaginois) :

" Je viens de lire votre livre à toi et Téhem. Ça m'a beaucoup plu, vraiment.
Je t'ai bien retrouvé derrière cette histoire. Tes vieilles marottes que je partage en partie (Tintin, bien sûr). Et puis le dessin de Thierry, très simple et efficace est parfait pour ton histoire. C'était une bonne idée de vous réunir pour ce livre. J'espère qu'il aura une belle vie."

Un avis sur Amazon d'un inconnu :

" Une œuvre touchante et entraînante dans la Réunion des années 40. Mais aussi un énorme travail de documentation, des noms des professeurs du Lycée à l’agencement des rues de st Denis à l’époque. Tout est fait pour placer nos deux héros fictifs: Lucien et Charles, dans la vrai Réunion de 1941. Charles, le narrateur, c’est l’oeil du lecteur et Lucien est le protagoniste qui nous guide entre les vieilles cases créoles, les villages perdus de la plaine des cafres, mais aussi le paysage politique de l’île et ses illustres personalités en devenir. Découvrez la partie de l’histoire coloniale qu’on ne raconte souvent pas. Par exemple celle de ces prisonniers politiques de l’empire en exil doré, le prince Vihn San d’Annam, l’opposant Marocain Abd El Krim. Ou bien encore la lutte des communistes Réunionnais pour la départementalisation de l’île. Ces histoires ne sont que le fond de toile de cette quête initiatique lycéenne, mais donnent le relief comme peu d’oeuvre l’ont fait à la Réunion coloniale du 20ème siècle. Le tout dans le style drôle et adolescent de la plume de Tehem donnant à cette fresque aux accents somme toute assez sérieux un vernis touchant et amusant."

Et puis un autre avis d'un autre inconnu sur le site La Bande du 9.  

(la photo d'illustre est de Marie-Aude D. et les mains d'Arnaud M. et je ne leur ai pas demandé la permission de les utiliser)

vendredi 7 septembre 2018

Deuxièmes critiques


Pour cette deuxième salve, une critique très enthousiaste (et très sympathique, du coup) de Jules Bénard parue dans Zinfos974, et une autre, plus succincte (et avec des références cinématographiques horribles) parue dans Krinein.

mercredi 5 septembre 2018

Mon lecteur


Depuis plusieurs années, Thierry Caro m'envoie régulièrement des mails de critique de mes albums qui sortent. C'est mon lecteur à moi : je ne le connais pas vraiment (je ne l'ai rencontré, fortuitement, qu'une seule fois), mais j'adore ses lectures toujours très intelligentes, personnelles et créatives de mes bouquins (même si je ne suis pas toujours d'accord avec lui). C'est réfléchi, souvent très pertinent, drôle et ça nourrit toujours ma réflexion, et souvent mon écriture.
Pour les Chroniques du Léopard, sujet réunionnais donc proche de lui, je me demandais s'il allait m'envoyer quelque chose. Eh bien oui ! Merci encore Thierry Caro :

"Bonjour. J'ai lu les Chroniques du Léopard lors de leur sortie il y a quelques jours. Comme je crois que vous aviez aimé mon avis sur l'une de vos précédentes publications, je me permets de renouveler l'exercice à cette occasion, mais si vous le voulez bien de façon beaucoup plus succincte.

- D'abord - mais peut-être ai-je tort - je pense être le premier de vos critiques à relever que la structure de l'ouvrage reproduit celle des Marrons, de Houat. Le conciliabule nocturne qui ouvre le récit, parce qu'il est tenu par un groupe de jeunes hommes au pied d'un arbre et parce que les participants retournent volontairement dans l'institution qui les opprime à son terme, pose d'emblée que l'on peut lire la bande dessinée comme une variation de la nouvelle. Plus loin, évidemment, vos personnages se font littéralement marrons, comme chez l'ami Louis Timagène, et on retrouve encore, à peu près au même moment dans l'intrigue, la séquence de rêve qui chez votre prédécesseur est le fait du Câpre.

- Les Marrons est un texte écrit par son auteur alors qu'il est en exil, aussi ne me suis-je pas étonné de retrouver dans votre histoire des éléments qui témoignent de votre propre déracinement. Le passé du héros convoque votre Tunisie natale et donne lieu à des rêveries qui sont caractéristiques des protagonistes de presque toutes vos intrigues.

- Ici je trouve qu'une seconde influence littéraire majeure est celle de Madame Bovary, et pas seulement parce que les personnages sont tous atteints de cette forme de bovarysme qui est propre à votre conception du monde. Votre narrateur, pour incipit, aurait pu reprendre celui, fameux, de Flaubert : "Nous étions à l'étude, quand le Proviseur entra, suivi d'un nouveau habillé en bourgeois et d'un garçon de classe qui portait un grand pupitre." L'action se noue autour de l'arrivée tardive d'un camarade de classe et débouche, évidemment, sur le même "charivari" que celui que suscite Charles Bovary, terme que vous reprenez directement d'ailleurs.

- L'ensemble du livre prolonge le joyeux bordel du monde scolaire, même pendant que les héros sont en vacances. Les scènes qui se présentent alors au lecteur témoignent à cet instant de ce que je crois être une maîtrise supérieure du scénario de votre part car, ce qui est extrêmement difficile et vous avez déjà fait un peu trébuché, l'ennui que votre personnage connaît ne rejaillit pas sur la lecture. A titre personnel, sans que je m'explique bien pourquoi, le livre culmine d'ailleurs pendant les scènes au Brûlé.

- Je ne dis pas ceci parce que sont offerts au yeux du lecteur mâle de jolies pointes à explorer. Je trouve que vos personnages féminins, en effet, demeurent par ailleurs faibles et comme dispensables. Les jeunes filles que rencontrent vos héros sont un mauvais prétexte pour normaliser une histoire qui n'aurait pas dû l'être, s'agissant in fine d'un récit sur l'Occupation.

- Je trouve la fin d'ailleurs mal maîtrisée. L'idée d'expédier l'affaire du Léopard qui donne son titre à l'ouvrage par une double page cartographique surprend mais déçoit aussi l'espérance du lecteur, qui attendait l'action parce que le héros avait su la lui promettre.

- Je dirais donc que le dénouement affaiblit quelque peu un ouvrage qui est par ailleurs excellent par son décor, son dessin, son cadre spatio-temporel et ses personnages masculins. De ce point de vue, évidemment, il y a comme une divergence avec Houat, qui quant à lui hisse absolument sa nouvelle vers des sommets vertigineux avec sa fin prophétique, annonciatrice du métissage réunionnais.

- Merci pour tout. Vous êtes, quoi qu'il arrive, assez exceptionnel. L'Occupation, à La Réunion, vue par l'inoccupation. Il fallait y penser. Marronner."

Premières critiques



Les premiers à dégainer, ce sont les camarades de Bongou.
Puis, BDzoom.
Puis, le JiR, qu'on retrouve sur Clicanoo (deux pages !) : et .
Puis un site suisse que je ne connaissais pas :
Et enfin, le site Ligne Claire.